J’en frétille et pétille. Je pars représenter l’European Art Image Association et l’érotisme photographique « à la française » au cœur de la Chine et de ses interdits.

L'érotisme de la Chine

Le Prisme de ma Chine

Remontons fébrilement le temps. Je porte ma fierté en bandoulière, ma “French touch” avec le charme, la sensualité et l’érotisme de mes images travaillées. Mais comment la Chine va-t-elle me rhabiller ?
Pierre SAGE ma Chine en 2017

Un voyage de milles lieues commence par un pas

J’en ai fait deux, marqués chacun d’une empreinte indélébile dans mes certitudes et mes émotions.

Située dans la province du Guizhou, au sud de la Chine, à plus de 2 000 km de la Cité Interdite. 100 000 habitants. Une toute petite ville donc à l’échelle de la Chine. Une ville de contrastes et de complexité à mon échelle. I believe I can fly.

Organisé conjointement par le ministère de la Culture de la République Populaire de Chine et le gouvernement municipal de Beijing, cet événement est le plus important du genre dans la capitale chinoise. A la démesure de son gigantisme. Lost in Translation.

Le tic-tac immuable de la pendule

Deux pérégrinations orchestrées d’une main de fer – dans un gant de velours – par nos deux agents chinois. Notre délégation française suit donc le pas, dans un mouvement d’horloge que nos traducteurs n’omettent pas de nous rappeler. Une organisation exceptionnelle dont « le temps, c’est de l’argent » nous dit-t-on. 

Rien n’est laissé au hasard durant ces séjours où les maîtres-mots avec un letmotiv: {nous} impressionner par la qualité de l’accueil et des services. Une éclatante et touchante réussite, à l’image opposée de leur pudeur distanciée. Nous prenons part aux échanges et aux conférences, dans une émotion perceptible que la barrière de la langue cristallise. Notre public est tout acquis. Enfin, c’est en substance ce que j’en comprends. Moi, je touche de mon érotisme photographique l’interdit de Chine. Et ce n’est pas rien.

  • Expositions, conférences et échanges autour de la photo, de l’éclairage et de la technique
  • Rencontres entre artistes, photographes, représentants politiques et culturels …
  • Déjeuners et dîners dans les plus grands restaurants comme dans les plus petits stands animés et locaux

Mon paradoxe de poisson rouge

Avec de rares mais intenses moments perdus au cœur de ces villes, loin de toute présence touristique et au plus près du quotidien chinois. Tout se bouscule en moi et autour de moi: le choc de la langue, des cultures, des goûts, des saveurs, des émotions, des sensibilités, des priorités … Mon érotisme s’efface alors, devant cette vie qui s’anime autour de moi. 

On a deux vies; la deuxième commence quand on se rend compte qu’on en a qu’une.

Confucius

Je perds totalement mes repères. F*ck.

J’apprends beaucoup, sur moi-même et les autres. Sur la Chine aussi. Une histoire me vient alors en-tête, celle racontée par mon agent lors de nos déplacements. A mon sens, elle en dit beaucoup sur la construction et la gestion des émotions en Chine.

Le blanc et le jaune de l’œuf

40 ans de mariage et de vie à deux. Le couple s’est construit dans ses habitudes. Chaque matin, ils se partagent un œuf dur:

L’épouse sépare délicatement le blanc du jaune, et donne à son mari le jaune encore tiède. Le mari quant à lui sépare avec délicatesse le blanc du jaune et tends à son épouse le blanc encore chaud.

Un soir, paisiblement allongé dans leur lit et à l’écoute du temps qui passe, inexorablement, l’épouse se tourne vers son mari et lui murmure tendrement: « Tous les matins depuis 50 ans, tu m’offres avec amour le blanc de ton œuf … je dois t’avouer … j’ai en fait toujours détesté le blanc. »

Le mari regarde son épouse, impassible et lui réponds:

« Tous les matins depuis 50 ans, tu m’offres avec amour le jaune de ton œuf mais … j’ai toujours profondément détesté le jaune. »

Tout est dit. Esquissé dirons nous. Décidément, tout m’oppose. Sans transition.

J’ai encore beaucoup à apprendre

L’art et les images franchissent les frontières, bousculent avec bienveillance les certitudes. Les émotions sont universelles, et dépassent les barrière culturelles et linguistiques. J’ai beaucoup appris.

Je me suis enrichi au travers ces échanges humains et artistiques. J’ai interpellé par mon approche du charme et de la sensualité, tout autant que j’ai été interpellé par leur délicatesse, leur hospitalité et leur sensibilité. Sans parler de ces instants de partage avec ses talentueux photographes français: Jean Turco, Julie Poncet, Gwenael Mersaoui et Bernard Langenstein.

Chaque voyage est le rêve d’une nouvelle naissance.

Jean Royer

J’en prends le chemin…

Mais avant de (re)partir, il me reste à vivre la plus folle experience photographique de ma vie. Elle est à venir dans l’érotisme de la Chine, dans les tous prochains jours. Mais je ne le perçois pas encore. Je me débride tout en pudeur. Chut.

Le shooting de ma Chine